Source : Les Echos
Le géant américain FedEx Express se doté d'un nouvel entrepôt consacré au fret lourd sur son site de Roissy dabs les Val-d'Oise. Cet investissement de 30 millions d'euros conforte le plus grand hub européen du transporteur.
A 17 heures, c'est l'heure de pointe pour rentrer dans le hub de FedEx Express à Roissy (Val-d'Oise). Quelque 4.000 salariés se pressent un à un aux portiques de sécurité pour rejoindre leur poste dans les centres de tri de ce véritable aéroport dans l'aéroport Paris-CDG, doté de sa propre tour de contrôle et de ses pistes. Dans ce centre névralgique de la distribution de colis en Europe de FedEx Express, des documents, outils et matériaux indispensables au fonctionnement des entreprises de tout type sont expédiés chaque jour aux quatre coins du monde.
Arrivé sur la plateforme aéroportuaire en 1985, le géant américain ne cesse d'étendre son emprise. D'ici la fin de l'année, le transporteur aérien utilisera un nouvel entrepôt de 22.000 m2 exclusivement dédié aux marchandises de fret lourd, c'est-à-dire des colis pouvant peser jusqu'à 400 kg. Cet investissement de 30 millions d'euros conforte une nouvelle fois le deuxième plus gros site mondial du transporteur, qui a investi 600 millions d'euros depuis 25 ans à Roissy.
Verticalisation
Cette fois, FedEx Express n'a pas construit un nouveau bâtiment mais va en réhabiliter un à proximité, quatre ans après sa dernière extension. Le groupe aménage un entrepôt dans un centre de maintenance d'Air France Industrie, à proximité. Alors que le groupe ADP réalise les travaux de rénovation du toit et de l'isolation, FedEx installe des tapis roulants, des scanneurs et des systèmes de mesure du poids mobile à l'intérieur.
Deux fois plus haut que les entrepôts historiques, ce nouveau site incarne le virage du groupe vers des entrepôts verticaux plus hauts, moins gourmands en espace. « Cela va nous permettre de mieux nous adapter à l'évolution de la demande de nos clients en améliorant notre efficacité opérationnelle, d'affiner nos techniques de tri et d'offrir des capacités supplémentaires », explique Julien Ducoup, le vice-président du hub. Sur fond de boom de l'e-commerce, 68.000 colis sont triés chaque heure sur l'ensemble du site.
Réorganisation des opérations
Concrètement, ce sont les activités de deux bâtiments existants qui sont transférés dans un seul, qui concentrera tout le traitement du fret lourd. Le plus grand des deux entrepôts sera conservé par FedEx et dédié à d'autres activités encore non définies alors que le sort du plus petit n'est pas encore scellé et pourrait être séparé du hub. Reliés par des passerelles, les bâtiments de toutes les époques communiquent et acheminent les marchandises vers des avions-cargos de toute taille, prêts à décoller.
L'entreprise se prépare également à recruter de nouveau , après avoir embauché 1.200 personnes en 2021 et 2022 pour faire fonctionner son nouveau centre de tri des petits colis.
Contrairement au reste de la plateforme aéroportuaire, fidéliser des salariés n'est pas un sujet. « Nous n'avons pas de problème de recrutement. Nous disposons d'une vraie marque employeur car les salariés se projettent réellement et évoluent. Tous nos encadrants sont issus de la promotion interne », souligne Julien Ducoup.
Vers des restrictions ?
Avec ce nouveau bâtiment, FedEx conforte une nouvelle fois la place de son hub européen, alors que des évolutions sur le fonctionnement de la plateforme pourraient mettre à mal son activité. D'ici la fin de l'année, le préfet du Val-d'Oise doit fixer la feuille de route pour diminuer l'exposition au bruit des habitants de 30 % le jour et de 50 % la nuit. Cela pourrait passer par le plafonnement du nombre de vols voire l'interdiction des vols de nuit. Des associations, des riverains et des élus sont de plus en plus nombreux à demander de pareilles restrictions.
Mais ces options sont balayées d'un revers de main par le géant américain. « Notre activité se concentre la nuit, nous avons notamment choisi d'établir notre hub européen à Roissy pour l'absence de couvre-feu », défend Julien Ducoup, pour qui les contraintes feraient perdre des parts de marché au groupe. Selon lui, des pistes pour réduire les nuisances nocturnes auprès des riverains sont à chercher du côté du renouvellement des avions, de la généralisation de la technique de la descente continue ou encore de l'amélioration de l'insonorisation des logements.
