Source : Les Echos
La marque de vélos écoresponsable Hyboo Bike vient d'inaugurer de nouveaux ateliers dans l'incubateur de La Turbine à Cergy-Pontoise. La Start-up veut passer un cap et s'attaquer au marché parisien.
Un vélo à assistance électrique partiellement fabriqué en bambou. Ce modèle de vélo écoresponsable baptisé Hyboo Bike et conçue par la start-up Tripbike va désormais se développer depuis l'incubateur de la Turbine à Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). L'entreprise vient d'inaugurer des ateliers et un show room dans les locaux de la Chènevières à Saint-Ouen-l'Aumône.
Créée en 2016 , la petite start-up a mis cinq ans à développer sa R&D au sein de l'Institut Mines-Télécom (IMT) de Lille-Douai où elle a été incubée pour créer un vélo récompensé de la médaille d'or du concours Lépine en 2023. L'entreprise a ainsi pu développer un procédé breveté, basé sur le surmoulage d'éléments en matériaux composites, qu'elle a commencé à commercialiser il y a peu. « En s'installant dans le Val-d'Oise, on se rapproche de tout un écosystème économique stimulant et on s'ouvre au marché parisien », explique Carla Sarantellis, fondatrice de la start-up Tripbike.
Ultraléger et électrique
Après avoir fait ses armes dans le secteur du luxe et travaillé dans l'humanitaire au Vietnam, Carla Sarantellis s'est lancée dans un projet entrepreneurial à son retour en France.
Elle a ainsi développé un vélo électrique plus léger que la moyenne (entre 11 et 15 kg) dont l'originalité provient de l'utilisation du bambou dans le cadre, le garde-boue et certains des accessoires des deux roues. A partir de 1.500 euros et jusqu'à 4.800 euros pour le modèle le plus haut de gamme, Hyboo s'inscrit dans la même fourchette de prix que ses concurrents.
Pour fabriquer ses modèles, Tripbike et ses trois salariés sous-traitent la production, et notamment le montage final des vélos, à deux structures. L'entreprise fait ainsi appel à un Etablissement ou service d'aide par le travail (Esat) dans le Nord de la France, l'antenne de Beauvais de l'Association pour l'insertion et la réinsertion professionnelle et humaine des handicapés (ANRH) ainsi qu'à des prisonniers du centre pénitentiaire Paris-La Santé.
Passer à l'échelle industrielle
Après un démarrage en douceur, le carnet de commandes commence à se remplir. Pour l'année prochaine, déjà deux commandes de 150 et 500 vélos sont prévues. Après une première levée de fonds de plus de 400.000 euros réalisée en 2021, qui a permis de lancer les premières commercialisations, la jeune pousse cherche de nouveaux financeurs pour industrialiser à plus grande échelle son produit. « Il nous faudrait environ un million d'euros pour franchir un nouveau palier », table Carla Sarantellis.
Dans son viseur, la dirigeante mise également sur l'engouement du vélotaf et veut séduire les entreprises à travers le lancement d'une « flotte entreprise » qui leur permet de louer ou d'acheter des vélos pour les mettre à disposition de leurs salariés. La start-up vise aussi les régions touristiques où le vélo est en vogue. « Nous regardons du côté de la côte Basque et de la Côte d'Opale », précise la cheffe d'entreprise.