Source : Les Echos
L'entreprise française Riber, fabricant de semi-conducteurs installé à Bezons, dans le Val-d'Oise, se dote d'un nouvel outil industriel pour gagner des marchés.
Riber, pépite industrielle française méconnue du grand public, veut continuer de jouer un rôle clé dans le monde de l'électronique depuis Bezons dans le Val-d'Oise. L'équipementier spécialisé dans la fabrication de machines productrices de semi-conducteurs annonce l'acquisition d'un outil industriel. Cette nouvelle technologie, plus puissante et automatisée, doit permettre de répondre aux exigences de la prochaine génération d'écrans à forte luminosité et à faible consommation.
Le procédé, complexe, permet de créer des composants électroniques toujours plus performants par la technique de l'épitaxie par jets moléculaires (MBE), que l'on retrouve aussi bien dans des lasers que des écrans de téléphone. Avec la nouvelle génération d'équipements MBE 49 Gan, qui sera livrée en 2025, Riber va démultiplier la puissance de ses machines. Les plus grands laboratoires de recherche du monde, mais aussi des industriels et des start-up en sont les acquéreurs.
3 à 4 mois pour construire les machines
Ces machines de production de semi-conducteur imposantes de 15 m3 se vendent entre 1 et 2,5 millions d'euros. Il faut compter entre 3 et 4 mois rien que pour les construire, sans compter le temps de démontage et de montage chez les clients. Ces machines sont conçues, fabriquées et commercialisées depuis le site de Bezons où 105 personnes travaillent. Les effectifs de l'entreprise sont complétés par 6 salariés dans une filiale aux Etats-Unis et 6 autres dans une filiale en Chine. L'an dernier, l'entreprise cotée sur Euronext Growth depuis plus de 20 ans, a réalisé un chiffre d'affaires de 39,2 millions d'euros.
En se fournissant auprès d'un grand industriel européen, dont le nom est gardé confidentiel, Riber consolide sa place sur le marché européen et renforce la position de l'Europe comme centre d'innovation. "Notre stratégie consiste à la fois à rester leader sur notre technologie tout en nous diversifiant pour augmenter les domaines d'activité de l'entreprise", explique Agathe Geoffroy, présidente-directrice générale de l'entreprise qui fête cette année ses 60 ans.
Renforcer ses positions en Inde
Au-delà d'augmenter son carnet de commandes, l'entreprise travaille aussi à multiplier les applications de son procédé. Riber espère ainsi pouvoir appliquer l'épitaxie par jets moléculaires (MBE) directement sur le Silicium, ce minéral que l'on retrouve partout dans l'industrie électronique, et ainsi pouvoir concevoir plus de machines, toucher plus de clients et renforcer ses positions notamment en Inde.
Grâce à la plateforme ROSIE, soutenue par l'Etat via le plan de relance à hauteur d'1,1 million d'euros pour un investissement total de près de trois millions d'euros, Riber pourrait concevoir des semi-conducteurs assez puissants pour équiper les data centers de demain. Ces derniers pourraient être plus performants et consommer moins d'énergie, alors que le poids environnemental des data centers, amenés à être toujours plus nombreux, est régulièrement questionné.