Source : La Gazette du Val d'Oise
Face aux difficultés économiques et climatiques, auxquelles sont confrontés les agriculteurs, le Département du Val-d'Oise s'est fixé plusieurs objectifs pour leur venir en aide. C’est l’une des caractéristiques des paysages du Val-d’Oise.
Un département marqué par le contraste entre les zones à forte urbanisation et le monde rural avec des terres agricoles s’étendant sur près de 44,5 % du territoire.
Filière agricole
Une agriculture prégnante qui a contribué à la construction de l’identité rurale du département « dont nous sommes fiers », confie Marie-Christine Cavecchi, présidente (Lr) d’un Conseil départemental du Val-d’Oise qui soutient sa filière agricole dont l’activité est en net recul ces dernières années.
Entre 2010 et 2020, le Département a ainsi enregistré une baisse significative du nombre d’exploitants agricoles (-11,6 %), mais aussi du nombre d’hectares de cultures (- 2 320 hectares).
« Nous avions encore 16 000 têtes de bétails en 2020, un peu moins je pense maintenant. Le plus inquiétant : la moitié des agriculteurs a plus de 55 ans, dans dix ans, il faudra se poser de grosses questions », prévient Paul Dubray, conseiller départemental en charge de la ruralité et des relations avec le monde agricole, mais aussi exploitant agricole à Boissy-l’Aillerie.
Quatre objectifs
Fort de ce constat et au regard des défis qui s’imposent, en juin 2024, le Département s’est fixé quatre grands objectifs :
– Le maintien de l’activité et des surfaces agricoles : « En poursuivant notre soutien auprès des agriculteurs et des organismes agricoles. En développant des actions auprès des collectivités territoriales favorables à l’installation d’exploitants et au maintien des emplois agricoles à travers notamment de nouveaux appels à projets et conventions spécifiques », souligne Paul Dubray. Il est également nécessaire de protéger le foncier agricole, le Département s’engageant ainsi à limiter les projets, tels que la construction de routes ou de collèges sur des surfaces agricoles.
– Développer les filières locales : « L’action départementale se traduirait notamment par l’élaboration d’une feuille de route pour l’approvisionnement local des collèges avec un pourcentage minimal des produits locaux dans les menus », poursuit le conseiller départemental. Favoriser la structuration des filières agroalimentaires que ça soit au sein du projet Agoralim (surnommé le Rungis du Val-d’Oise, il doit renforcer l’approvisionnement alimentaire du nord de l’Île-de-France et encourager la production locale, particulièrement de légumes, ndlr), ou des projets sur le territoire, mais aussi les circuits courts.
Aides aux exploitants
– Accompagner la transition agricole et réduire l’empreinte environnementale de l’agriculture : il s’agit d’aider les agriculteurs et à s’adapter au changement climatique, mais également à préserver la biodiversité et à sauvegarder la ressource en eaux. « Il faudra privilégier les cultures gourmandes en eau, comme les légumes. »
– Sensibiliser le grand public au système alimentaire durable : « Cela passe par la valorisation de l’agriculture valdoisienne et de ceux qui la produisent lors des évènements locaux et nationaux », précise Céline Villecourt, vice-présidente du Conseil départemental, déléguée à l’Environnement et au développement durable.
Il s’agit aussi d’éduquer les collégiens et de sensibiliser les consommateurs à l’alimentation durable « avec le développement de la plateforme »Producteurs locaux », gérée par le Département avec un volet sur la restauration collective et approvisionnement local ».
Outre ses axes prioritaires, le Département entend par ailleurs poursuivre les actions déjà mises en place avec le maintien du cofinancement du Fonds européen agricole pour le développement rural à hauteur de 50 000 euros en 2024, « pour des aides directes aux agriculteurs », souligne Céline Villecourt.
Il en va de même pour le plan de soutien en direction des producteurs spécialisés en arboriculture et en viticulture face aux difficultés économiques, mais aussi climatiques, auxquelles les exploitants sont confrontés ces dernières années.
Une nécessité pour le Conseil départemental alors que le Val-d’Oise est le premier département arboricole d’Île-de-France.
Avec une superficie d’environ 400 hectares sur les 823 que compte la région, le Val-d’Oise recense en effet deux tiers des producteurs arboricoles. Des enveloppes de plusieurs milliers d’euros ont ainsi été remises au profit de plusieurs exploitants « afin de leur permettre d’acheter des nouvelles variétés pour s’adapter au changement climatique avec des cultures moins gourmandes en eau, ou encore de procéder à l’achat de matériel, notamment de filets paragrêles, ce qui peut représenter un coût particulièrement important pour les arboriculteurs », note Paul Dubray précisant qu’en 2021, un fonds d’urgence de 250 000 € avait été voté par le Département pour aider les arboriculteurs touchés par le gel en avril.
Faciliter l’installation
Enfin, pour soutenir une profession dont les effectifs, vieillissants, ont chuté au cours des vingt dernières années, le Conseil départemental entend faciliter l’installation des jeunes agriculteurs d’Île-de-France, en les aidant à trouver des salariés, mais aussi engager des projets en lien avec les associations d’insertion sociale et professionnelle et les agriculteurs volontaires valdoisiens pour favoriser la formation et les vocations agricoles avec, par exemple, des visites de fermes, d’exploitations agricoles.
https://actu.fr/societe/les-grands-projets-du-val-doise-pour-aider-la-filiere-agricole_61444883.html
