Source : Les Echos
Plus de dix ans après sa fermeture, la base aérienne 921 Frères-Mahé, à Taverny (Val d’Oise), reprend du service. Ce 4 septembre, Florence Portelli, Maire de Taverny, ne cachait pas sa joie à l’occasion de la cérémonie officielle qui actait la réouverture de la base aérienne 921 Frères-Mahé. Il faut dire que, depuis 2011, date de fermeture du site militaire, l’élue n’a pas économisé son énergie pour qu’un retour soit possible.
“Nous nous sommes toujours battus pour que l’on ne brade pas le patrimoine de la Défense et de nos armées”, souligne Florence Portelli. Ainsi, en 2016, lorsque l’Etat annonce vouloir enclencher un programme de construction de logements sur le site, les élus locaux s’inquiètent d’un projet qu’ils jugent hors sol. “Aussi, la taxe d’aménagement a été fixée à son seuil maximum pour dissuader toute velléité de promoteurs et maintenir une pression forte auprès de l’État en réaffirmant l’opposition ferme de l’actuelle équipe municipale à ce projet inadapté pour la commune et ses habitants. Une stratégie qui s’est avérée payante !”, se réjouissent les services de la mairie de Taverny.
Ne pas brader le patrimoine de la Défense
Il faudra attendre 2020 pour entendre l’annonce de cette réouverture, motivée par des raisons stratégiques et d’organisation... Et quatre années supplémentaires pour qu’elle se concrétise. “C’est une très bonne chose pour Taverny. Cela va contribuer à son rayonnement”. Ce sont ainsi une centaine de militaires et leurs familles qui vont s’installer dans les mois à venir. Et à terme, ils seront trois cents à être actifs sur la base. De quoi “dynamiser la vie locale”, se réjouit la Maire. Les services de la mairie sont d’ailleurs déjà à pied d’œuvre pour accompagner ces arrivées dans les meilleures conditions possibles, qu’il s’agisse de la recherche d’un logement ou d’une place en crèche.
Avec cette réouverture, Taverny renoue aussi avec son passé. “Cette base fait partie de son histoire et nous en sommes très fiers”, commente Florence Portelli. La base 921 a été ouverte en 1957, à cheval sur les communes de Taverny et de Bessancourt, et a compté jusqu’à 1 000 militaires. Au cours des années, elle a accueilli plusieurs organes de commandements aériens, dont une partie des installations est enfouie sous terre dans d’anciennes galeries d’une carrière de gypse.
La base 921, clé de voûte de la dissuasion nucléaire française
La base est ainsi la clé de voûte de la dissuasion nucléaire française. C’est à Taverny qu’est notamment localisé le centre d’opérations des Forces aériennes stratégiques (Cofas). En 2008, seulement trois ans après qu’elle ait été présentée par Jacques Chirac à Vladimir Poutine, le plan de restructuration des armées avait signé la dissolution de la base aérienne 921 comme 79 autres sites. Ne restera sur la base qu’une activité résiduelle et une centaine de militaires, en raison de l’impossibilité de déménager le Cofas. Une impossibilité qui a permis à la base de renaître de ses cendres, telle le légendaire phénix.
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