Source : Les Echos
Episodes de canicule plus fréquents, risques de crues plus intenses, tempêtes à répétition... Dans les années à venir, le réseau électrique français devra se montrer encore plus résilient face à l'intensification des aléas climatiques. Pour mener des travaux d'entretien et de modernisation cruciaux, le gestionnaire du réseau national Enedis vient de signer un plan d'investissement de 62,5 millions d'euros avec le syndicat départemental d'énergie du Val-d'Oise (Sdevo) sur la période 2025-2029.
Cette signature est la concrétisation d'une feuille de route tracée en 2019 pour les trente prochaines années, dont le montant et le fléchage des investissements est actualisé tous les cinq ans pour coller au plus près des attentes des collectivités. La lutte contre les effets du réchauffement est l'un des axes principaux de ces investissements, aux côtés de l'entretien quotidien du réseau de distribution et de l'incorporation de l'électricité produite par les énergies renouvelables.
Des travaux tous azimuts
Le changement climatique implique de repenser toute la structure du réseau électrique. Face aux fortes chaleurs, des câbles plus robustes doivent être installés. Pour limiter les dégâts des inondations, les installations électriques en bord de Seine et de l'Oise doivent être étanchéifiées. Dans la campagne du Vexin, l'enjeu sera d'accélérer l'enfouissement de certaines lignes pour faire face aux dégâts des tempêtes. Dans les secteurs plus urbanisés à l'est du département, l'objectif sera de renforcer le maillage des fils électriques pour les rendre plus résistants.
L'objectif de ces travaux est de renforcer la sécurité et la performance du réseau dont le temps de coupure annuel d'électricité est un des indicateurs les plus pertinents. « Le temps moyen de coupure annuel par habitant était de 40 minutes en 2023 contre 52 minutes en 2022 dans le département, alors que la moyenne nationale dépasse l'heure, cela montre nos progrès », souligne Catherine Chabrol, la directrice territoriale d'Enedis dans le Val-d'Oise. Le dernier partenariat de ce type portait sur un montant de 45 millions d'euros, financés par les produits de la taxe du tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité.
Incorporer les énergies renouvelables
Le plan d'investissement répond également à l'explosion des besoins en électricité dus aux nouveaux usages gourmands, comme les stations de bornes de recharge et les data centers géants. « Le défi est surtout de pouvoir raccorder le réseau à certains lieux éloignés mais stratégiques », pointe Catherine Chabrol. « Et nous devons continuer à anticiper et à entretenir le réseau pour ne pas avoir de choix à faire sur l'implantation d'activités économiques à l'avenir », complète-t-elle.
L'autre grand défi est d'arriver à raccorder d'autres sources de production d'électricité : les énergies renouvelables. Jusqu'ici sous-exploitées dans la région et le département, elles sont amenées à peser bien davantage dans les années à venir. C'est tout l'enjeu de la construction et du renforcement des postes sources pour accueillir et distribuer davantage d'énergies dans le réseau. Le plus gros de la région a été inauguré l'an dernier à Soisy-sous-Montmorency pour 19 millions d'euros.
En outre, face à ces enjeux de transition écologique de plus en plus cruciaux, Enedis renforce ses capacités de recrutement en développant ses « classes réseaux électriques » pour valoriser des métiers essentiels et méconnus qui seront de plus en plus demandés.