Source : Les Echos
Au Nord - Ouest de Paris, les établissements d'enseignement supérieur essaiment, transformant la physionomie des villes. Cet été, "Les Echos" font étape dans le Val-d'Oise, qui du campus de l'ESSEC à CY, en passant par les écoles spécialisées, voit affluer les étudiants. L'université se positionne sur des filières prometteuses et incertaines, comme les taxis volants, avec le soutien des collectivités. Un pari osé, qui contribue à façonner son image de pionnière. Depuis sa création, la jeune université de Cergy-Pontoise revendique son statut de pionnière, toujours en quête d'innovations. Portée depuis les années 1990 par des enseignants-chercheurs désireux de faire leurs preuves, la tradition se perpétue . Loin des standards de Paris-Saclay, CY Cergy Paris Université se positionne sur des projets d'innovations technologiques en étroite collaboration avec les collectivités et les entreprises.
Toute à sa volonté de saisir au vol les tendances du moment, l'université veut donc dégainer la première dans le développement de la filière des taxis volants. Ces sortes de drones - testés dans le ciel francilien pendant les JO - sont censés déplacer des individus et du matériel dans le ciel des plus grandes villes du monde dans les prochaines années. Face au défi du pilotage et de l'entretien de ces petits hélicoptères, CY va ouvrir une école dédiée.
Un pari incertain
A la rentrée 2025 la première école formant à la fois des pilotes et des ingénieurs pour les eVTOL (aéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux) devrait ouvrir ses portes sur le site de Neuville-sur-Oise. Adossée à l'école d'ingénieur CY Tech, la formation est soutenue par l'Ecole supérieure d'aviation (ESA) de Roissy et le CNAM. Pour commencer, une soixantaine d'étudiants accéderont à la formation d'une durée de trois ans par un concours.
« C'est assez précurseur, cela pourrait être d'ici 5 ans un vrai levier d'attractivité de nos formations », justifie Laurent Gatineau, le président de l'université. Ce dernier veut ainsi profiter de la vitrine des JO et des vols d'essai du constructeur allemand Volocopter sur l'aérodrome de Pontoise pour fédérer collectivités territoriales et entreprises. Or le volontarisme de l'université se heurte parfois au scepticisme des financeurs et partenaires. Une demande de financement auprès du Centre d'étude et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) a été retoquée. Une nouvelle demande est d'ores et déjà en cours de préparation.
IA appliquée
L'autre domaine dans lequel l'université ne veut pas prendre de retard, c'est l'intelligence artificielle. L'université veut encourager et encadrer son usage à tous ses apprentissages, et non pas seulement à son école d'ingénieur et son département informatique. Baptisé « IA Vertu », un projet d'introduction à l'utilisation de l'IA à toutes les sciences sociales et dures de l'université est dans les cartons avec l'Essec.
L'IA est d'ailleurs au coeur d'autres réflexions portées par l'université. C'est le cas notamment du projet de création d'une « chaire d'innovation », porté par le groupement institutionnel CY Generations, consacrée au traitement des eaux et à l'utilisation de l'intelligence artificielle pour, par exemple, configurer les mécanismes de désalinisation pour les pays en voie de développement.
