Source : Les Echos
Une première union publique vient de se tenir concernant l'installation de l'extension du marché parisien à Goussainville au pied de Roissy. En parallèle la Semmaris en charge de Rungis aide les association locale engagées contre la précarité alimentaire.
Agoralim, le projet d'extension du marché d'intérêt national (MIN) de Rungis au nord de Paris, devient enfin concret pour les habitants. Une première réunion de présentation au public vient d'avoir lieu à Goussainville (Val-d'Oise), qui se prépare à accueillir un pôle logistique et de négociation des producteurs sur 25 hectares. Pendant que la concertation règlementaire débute, des initiatives locales contre la précarité alimentaire sont déjà soutenues par la Semmaris, le gestionnaire de Rungis.
En guise de préfiguration, des petits ateliers thématiques sur le développement économique que l'installation de ces nouvelles activités va générer se sont tenus dans la commune populaire de 30.000 habitants au pied de l'aéroport Roissy-CDG. Il s'agit, à ce stade, du projet le plus avancé porté par la Semmaris pour développer un nouveau pôle de distribution alimentaire sur plusieurs communes du Val-d'Oise.
« Agoralim académie »
Les acteurs économiques et politiques ont longtemps attendu que le projet avance concrètement. C'était une des promesses du plan Val-d'Oise annoncé par l'ancien Premier ministre, Jean Castex, à la suite de l'abandon en 2019 du projet Europacity sur le triangle de Gonesse. Des projets aussi divers que des ateliers de transformation alimentaire, des espaces de stockage de commerces de gros s'implanteront également, de même qu'un espace de formation « Agoralim académie », qui dispensera des qualifications pour tous les métiers de bouche.
Très attendu par le maire (SE), Abdelaziz Hamida, l'implantation d'Agoralim dans sa commune doit générer 1.500 emplois sur les 5.000 prévus dans le projet global. Le démarrage de travaux qui vont redessiner le visage de la commune est prévu pour 2027 pour une mise en activité après 2030.
En attendant cette échéance lointaine, des actions concrètes avec les acteurs locaux engagés contre la précarité alimentaire émergent. Une plateforme d'approvisionnement alimentaire et solidaire, à destination des publics en précarité alimentaire des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) de l'est du Val-d'Oise vient d'être créée par le pôle territorial de coopération économique (PCTE) Pays de France, avec le soutien de la Semmaris. Une phase de préfiguration de 19 mois vient d'être lancée.
Rééquilibre territorial
« Soutenir cette plateforme dans le Val-d'Oise, avec et auprès des acteurs du territoire est une évidence. À Rungis, nous soutenons déjà l'action d'ANDES [Association nationale des épiceries solidaires, NDLR] avec le Potager de Marianne », illustre Stéphane Layani, président du MIN de Rungis. L'objectif est ainsi de permettre aux associations de distribution alimentaire de s'approvisionner en fruits et légumes, de structurer une filière contre le gaspillage alimentaire et de fédérer les producteurs locaux.
Pour l'instant installé dans un petit local à Goussainville, la plateforme doit s'agrandir dans le village voisin du Thillay en 2026. « Cela vient corriger une anomalie, il n'y avait pas de plateforme de distribution alimentaire dans le Val-d'Oise, ce qui compliquait le travail des associations comme La Croix Rouge et les Restos du Coeur pour s'approvisionner en légumes », explique Emilie Ivandekics, chargée de développement au CPTE, structure montée en 2022.
Cette dernière imagine la création de groupements de commandes pour proposer des produits bio au même prix voire moins cher qu'en grande surface et veut capitaliser sur la future présence d'un marché de gros à Goussainville pour récupérer plus de denrées. « La précarité des habitants s'aggrave de jour en jour et on a besoin de jouer collectif pour y répondre », appuie-t-elle.
