Source : Les Echos
De lourds travaux sont engagés pour rénover le Musée National de la Renaissance au Château d'Ecouen dans le Val-d'Oise. Une rénovation grâce à laquelle il espère une fréquentation moins confidentielle.
Le château d'Ecouen dans le Val-d'Oise s'offre une seconde jeunesse. Ce chef-d'oeuvre d'architecture édifié entre 1538 et 1555, hôte du musée national de la Renaissance, bénéficie des plus lourds travaux de restauration engagés depuis les années 1930. Orchestrés par l'Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (Oppic), ils atteignent 9,7 millions d'euros.
Pour des raisons de sécurité et pour mieux valoriser la bâtisse , les façades, la cour et les ailes devaient être rafraîchies de fond en comble. Il s'agit de redorer le blason de l'un des rares grands musées nationaux exclusivement consacrés à une période historique à l'instar du musée de Cluny pour le Moyen-Âge, en attendant l'ouverture du musée du grand siècle dédié au 17e à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Il a ouvert ses portes en 1977.
Dernière ligne droite
La première phase, conduite entre 2010 et 2013, a consisté à ravaler les façades extérieures et refaire le pavage de la cour. C'est au tour des façades de la cour intérieure et des toitures d'être restaurée dans la dernière tranche des travaux, qui doit s'achever en 2027. Pendant toute la durée des travaux, le musée n'a jamais clos ses portes mais abaissé ses tarifs à 3,5 euros en raison de la fermeture de certaines salles d'expositions.
En effet, la plus célèbre pièce du musée, la Tenture de David et Bethsabée (une série de dix pièces longues de 75 mètres) a dû être retirée temporairement pour des raisons de sécurité. Alors que dans le cadre des travaux de musées, certaines oeuvres sont prêtées et exposées ailleurs, celle-ci n'a pas pu trouver de point de chute. « Aucun musée n'était en capacité d'offrir les conditions de conservation nécessaire, ou alors n'était pas assez grand », souligne Thierry Crépin-Leblond, le directeur du musée.
Coup de projecteur
Malgré son ancienneté et ses caractéristiques techniques, le château d'Ecouen reste relativement confidentiel et peine à élargir ses visiteurs aux seuls cercles de Français et européens férus d'histoire. Chaque année, ce sont entre 50.000 et 60.000 visiteurs - dont la moitié de scolaires - qui sont enregistrés. « Ce musée souffre d'un manque de visibilité par rapport aux grands musées parisiens, alors que nous sommes qu'à 15 minutes de Paris en transports en commun », constate le directeur.
Autre écueil, les visiteurs se pressent pour se balader dans le domaine du château de 20 hectares, sans forcément jeter un oeil aux collections. « Nous avons presque autant de visiteurs qui se promènent en dehors du château sans y entrer, c'est un vrai problème d'attractivité », déplore le directeur du musée. Pour inverser la tendance, un événement sera organisé à l'occasion de la fin des travaux et du retour de la tenture, afin de donner un nouvel élan à l'attractivité du site.