Source : Les Echos
La seule zone industrielle à cheval entre Sarcelles et Villiers-le-Bel affiche désormais compet avec 130 entreprises. Un long travail a été mené pour rendre plus attractive cette zone longtemps plombée par les émeutes urbaines de 2007. Derrière les grandes barres d'immeubles de Sarcelles et de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), se cachent aussi des entreprises de plus en plus nombreuses à s'installer. Bénéficiant de prix attractifs et d'un dynamisme retrouvé, le parc industriel à cheval entre les deux villes tourne peu à peu la page d'années noires où promoteurs et entreprises fuyaient. Des travaux d'aménagement sont en cours pour encore améliorer l'environnement.
Plombé pendant une dizaine d'années par les émeutes urbaines de 2007 à Villiers-le-Bel, quand les entreprises mettaient la clé sous la porte, le parc construit dans les années 1970 affiche désormais une liste d'attente. Ainsi, la zone d'activité des Tissonvilliers 3 , l'une des trois du parc porté par Grand Paris Aménagement, est au complet.
Nouvelles entreprises
Après des années d'atermoiement et de promesses non tenues par certaines entreprises, la marque d'agroalimentaire turque Ülker ou encore l'entreprise de BTP Sylvamétal se sont installées et le centre de Bus de la RATP est attendu prochainement. Elles rejoignent ainsi les sociétés implantées depuis longtemps comme Véolia, JCB, KLC environnement, Sigidurs ou encore Citeos.
Ces entreprises - désormais 130 sur les trois zones d'activité du parc - viennent renforcer et diversifier un site traditionnellement occupé par des sous-traitants aéronautiques du fait de sa proximité avec les aéroports du Bourget de Roissy-CDG. « Il y a des entreprises de tout type, que ce soit dans l'hôtellerie, l'environnement ou la grande distribution », observe Georges Yaramis, président de l'association des propriétaires du parc industriel. « Nous organisons de plus en d'évènements pour créer des synergies, ce n'est pas un parc endormi », souligne-t-il.
Dynamique retrouvée
Unique parc d'activités de la troisième plus grande ville du Val-d'Oise avec 58.000 habitants, le site incarne la mutation de l'Est du département, souvent cantonné à ses grands ensembles. « Sarcelles a été conçu pour offrir du logement social à des classes populaires et laborieuses dans une période de plein-emploi et de pénurie de logement. La question des activités industrielles ne se posait pas », analyse le maire (PS) Patrick Haddad.
Mais depuis que le chômage s'est durablement installé à des niveaux élevés (environ 20 %), la redynamisation de la zone doit permettre d'offrir des emplois aux habitants pénalisés par des transports défaillants vers les gros pôles d'emploi. En outre, le classement du parc en zone franche urbaines-territoire entrepreneur, qui entraîne une exonération d'impôts sur les bénéfices pendant 5 ans, est un facteur d'implantation.
Casse-tête de la sécurité
Malgré ce dynamisme économique retrouvé, la zone continue de cumuler des difficultés propres à son territoire, auxquelles les pouvoirs publics tentent de répondre. Ces dernières années, la communauté d'agglomération Roissy Pays de France (CARPF) s'est attaquée à la requalification des voiries. « Le problème venait surtout des nombreuses impasses dans lesquelles des fêtes étaient organisées la nuit. Nous généralisons des barrières avec une carte d'accès », explique le directeur général des services, François Reyt.
Une enveloppe d'environ un million d'euros a été débloquée pour mieux sécuriser les accès d'ici 2025. « Mais ce n'est pas suffisant, nous déplorons encore trop d'actes de vandalisme », déplore François Reyt. La CARPF envisage également de déployer des caméras de vidéosurveillance. La prochaine étape consistera à améliorer le cadre de vie des entreprises avec une attention portée sur les espaces verts, l'éclairage public et la signalétique, notamment du côté de Villiers-le-Bel.